Né en 1926 à Houlgate dans une famille ouvrière, Francis Giffard a juste six ans lorsque son père décède en tombant dans le canal. Sa mère, remariée, va habiter à Dives. Francis est confié à sa marraine à Houlgate. Il revient vivre chez sa mère et fait connaissance avec ses nouveaux frères et sœurs à douze ans. Entré à l'usine de Dives en 1939, il exerce le métier d'étireur. Il travaille en 3X8 et doit fournir autant d'efforts que les adultes.
Pendant l'Occupation il se rend à vélo pour travailler à la briqueterie de Dozulé, puis à la fermeture, sur les chantiers du mur de l’Atlantique. Dès la libération, il rêve de se battre. Il s'engage dans l'armée et rejoint l'Angleterre.
Marié à la fille d'un ouvrier algérien, il vit dans une petite maison, proche des cités ouvrières. Autodidacte et grand lecteur, il acquiert de nombreuses connaissances.
Fin 1947, il rentre à l'usine, toujours à l'étirage où il découvre le Parti communiste français avec ses camarades engagés. Dès 1949, il devient délégué du personnel. En 1950, adhère au parti. Suite à un grand mouvement de grèves et au licenciement de deux leaders syndicaux, il devient secrétaire de la CGT de Cégédur, un syndicat auquel adhèrent alors l'ensemble de la maîtrise et plus de soixante-quinze pour cent des ouvriers.
Le syndicat s'est confronté aux licenciements de 1953 où une centaine de travailleurs ont été mutés à la SMN, négociant le retour prioritaire des ouvriers à l'usine. Le syndicat se questionne sur la mise en place du chronométrage et s'engage contre la guerre d'Indochine. En 1968, avec son copain d'enfance responsable de la CFDT, les syndicats ont mené la lutte dans l'unité jusqu'à la reprise de l'activité.
En 1953, un député communiste, ancien déporté et résistant, André Lenormand, devient maire de Dives. Elu, Francis Giffard participe à la création des services techniques, du groupe scolaire Langevin et des colonies. Les années 1960 ont été marquées par un grand nombre d'animations culturelles offertes à la jeunesse et l'ouverture du chantier d'ampleur : la couverture du canal qui traverse la ville. La ville fait l'acquisition du bâtiment Les Tilleuls et crée une MJC. Un premier gymnase est construit.
Dans la décennie suivante, le plan d'urbanisme prévoit un basculement d'une zone industrielle au sud de la ville où sont installés un lycée professionnel et un nouveau collège. Le boulevard est ouvert à la circulation.
Elu maire en 1983, il se trouve confronté à la fermeture de l'usine...
En 1986, parallèlement à la recherche d'emplois industriels et en concertation avec les autorités régionales et départementales, Francis Giffard, réfléchit avec son conseil sur l'avenir de la friche industrielle de 24 hectares. De la qualité des équipements mis en place dépend l'avenir non seulement de Dives, mais aussi des communes balnéaires voisines, Cabourg et Houlgate. La destruction de tout un quartier où des Divais ont vécu et travaillé est un traumatisme pour sa population. Et pourtant, il faut agir...
"L’usine allait définitivement fermer en 1986, c’est à la réindustrialisation du site qu’il fallait penser. On a eu un soutien sans faille de Michel d’Ornano, président du Conseil général. On a créé avec lui et la préfecture, un comité de pilotage pour la reconversion. En 1991, Dives avait retrouvé six cents emplois industriels. À l’emplacement de l’usine on a construit un port de plaisance de six cents anneaux, Port Guillaume. À lui, s’est joint un programme immobilier, principalement secondaire. " - Francis Giffard
Un jour, pendant l’Occupation, il est arrivé chez elle, le crâne rasé laissant apparaître une croix de Lorraine sur la tête ! Sa mère a pris peur et lui a dit de partir…