Les enfants jouent dans leur rue, au foot, à la marelle, aux billes, au pirli, à la poupée, au jokari... Quand les premiers téléviseurs font leur apparition au début des années 60, les enfants sont invités chez leurs copains pour regarder le dessin animé ou le feuilleton proposé par l’unique chaîne. Les plus grands se promènent à pied ou à vélo. Ils vont à la pêche, à la plage, à la campagne ...
« On partait en train, convoyés par la Croix Rouge, on était reçus dans leurs locaux à Paris, on repartait en train vers Grenoble puis en bus jusqu’à Clelles, dans un château. On avait des uniformes, des shorts et chemisettes. Toutes les semaines, on changeait de couleur, une semaine en rouge et une semaine en bleu. Les monitrices avaient une robe bleu
ciel ». Jocelyne Eve
« Je suis allé à Trézanne, on faisait des randonnées en montagne, des feux de camp, des jeux de piste, on montait le drapeau ... On couchait sous des tentes, il y avait un ruisseau tout près, un jour il y a eu un orage, le ruisseau a débordé, on a dû monter dans le grenier du hangar ». Robert Ledorze
L’Abbé Beaujouan crée les premières colonies dans le Calvados, à Coupigny en 1946 puis à Gouvix. A partir de 1949, elles sont organisées au Faulq dans les bâtiments d’une ancienne bonneterie.
A l’époque, il n’y a pas l’eau courante et les enfants descendent se laver dans un petit ruisseau au creux du vallon, « la Bourbette », ils y remplissent des jerrycans. Les moniteurs organisent des jeux dans les bois et préparent des veillées. A la fin du mois de vacances, les parents sont invités à participer à une kermesse.
« On jouait par équipes à ceux qui seraient le mieux déguisés et on s’était écrasé des mûres sur la figure ». Raymond Redouani
Organisée par la Fédération des œuvres laïques du Calvados, elle réunit à Dives en 1954, 4000 participants, 9 musiques et fanfares, 3 chars, ... D’autres éditions ont lieu, notamment en 1961 et 1969. Les enfants en tenue défilent et exécutent des mouvements d’ensemble, le Lendit, devant de nombreux spectateurs. « Tous les samedis après-midi on répétait le lendit dans la cour, on faisait tous les mouvements sur le macadam... On revenait avec les genoux tout abimés. On avait une tunique blanche fabriquée à l’école, avec une cordelière blanche. Le jour de la fête, on défilait dans les rues derrière les fanfares jusqu’au stade.
« Il y avait même un envol de pigeons ! ». Geneviève Mabon
« En 1949, il y avait un groupe d’une quarantaine de scouts au Cercle Jeanne d’Arc. J’étais chef d’une des 4 patrouilles. On est allés en Espagne par le col de Roncevaux et on a traversé toutes les Pyrénées à pied par les sentiers de contrebandiers. En 1953, pour gagner de l’argent, j’ai organisé une grande kermesse aux Siloés et j’ai fait un truc énorme : j’ai dessiné et construit une roue serbe, on pouvait mettre huit personnes dedans. On l’avait installée au sommet en haut de la colline, si bien que la vue plongeait sur le port et la mer ».
Jean D’Oliviera