L’activité commerciale s’est longtemps concentrée autour des Halles médiévales et du Port. Avec la création des cités ouvrières et l’augmentation de la population, des commerces se sont installés dans les nouveaux quartiers, particulièrement nombreux à proximité de l’usine. Les habitants y trouvent l’essentiel et se rendent au centre-ville, « dans Dives », surtout pour le marché, le pain, les vêtements, ...
On trouve un café marocain ( Tahar Ben Larbi ), un café algérien, de nombreux commerces tenus par des Polonais ( l’épicerie Sobotka, le tailleur Levinsky, le ferrailleur Vadam,... ), des Russes ( la boucherie Achourkine, l’épicerie Blokine, la librairie Wassilevsky ), l’épicier italien ( Mario Ceschuitti ), ... Les Bretons s’alimentent principalement chez Lejeune et Lainé. Les commerces sont répartis dans tous les quartiers, chaque épicerie a son coin où on peut servir le café (café-calva).
« On a compté jusqu’à 90 bistrots à Dives ! ». Michel Hardy
La société coopérative de production et de consommation, a été fondée à Dives en 1913 sous l’égide de l’usine. Elle fabrique du pain, torréfie du café et propose des activités de loisirs : cinéma, bals, bibliothèque. Elle a vendu des produits à prix réduits à ses sociétaires jusqu’en 1945.
« Ma grand-mère allait surtout à la coopérative, c’était un lieu de papotage où on connaissait toutes les nouvelles du quartier. Elle achetait du riz en sachet dans un mouchoir qui était offert. C’était important à l’époque, un mouchoir ! ». Denise Poix
Les achats notés sur un petit carnet se font souvent à crédit, les femmes viennent payer à la quinzaine lorsque la paie est versée.
« Un jour, ma mère m’a envoyé chercher du jambon chez le charcutier avec le carnet. Il y avait plein de monde, il m’a demandé ce que je voulais, je lui ai dit : « 6 tranches de jambon » et il m’a répondu : « Tu diras à ta mère que tu auras du jambon quand elle aura payé ». Cela m’a marqué à vie ».
Robert Ledorze
Leurs cris animent les rues de Dives. Ils proposent les produits du jardin qu’ils apportent avec leur charrette à bras, leur vélo ou triporteur ou en carriole tirée par un cheval. Les femmes de pêcheur vendent les produits de la mer, le rémouleur pousse sa meule à pédale, la matelassière s’installe devant la cité et le marchand de confiserie attire les enfants avec son « à la gui-gui, à la gui-gui, à la guimauve ».
D’autres encore achètent les chiffons, la ferraille et les peaux de lapins !