En août 1943, 35 enfants sont envoyés par la municipalité pour une colonie qui ne devait durer qu’un mois. A la rentrée, la ville prolonge le séjour pour garder les enfants en sécurité. Mimi Guillam fait la classe à Fierville pendant une année. Après le débarquement, les enfants furent évacués vers Chambois... et revinrent tous sain et saufs en octobre 1944.
En août 1943, accompagnés de Mme Lécuyer, directrice de l’école maternelle, de Mme Angrand, de Mimi Guillam institutrice et d’une infirmière, 35 enfants de Dives âgés de 3 à 14 ans partent en colonie sanitaire à Fierville.
Le transport est assuré par un camion de la ville, tous s’installent à Fierville à 35 km de Dives dans un château mis à leur disposition. Les parents peuvent venir voir leurs enfants le dimanche.
C’est la vie de château !
A la demande de la municipalité, le séjour se prolonge, il faut s’installer plus durablement. L’infirmière repart. Du matériel scolaire est apporté en camion par la ville. Une classe est aménagée dans un bâtiment et les enfants suivent une scolarité dans la « classe unique » donnée par Mimi Guillam.
La nuit du 5 au 6 juin 1944 tout est bousculé ! Mimi rassure les enfants en racontant « Blanche-Neige » pour qu’ils s’endorment et la classe continue... Les bombardements s’intensifiant, le 21 juin, la préfecture donne des consignes pour que la classe aille se mettre à l’abri à Trun.
L’institutrice, accompagnée de madame Angrand, emmène les enfants par charrette vers Norrey-en-Auge où ils sont accueillis par le maire. Les enfants dorment dans le foin puis le maire les envoie chez son fils à Brieux. Des cas de rougeole se déclarent, une ambulance permet d’assurer le transport des petits malades.
Le parcours les amène par étapes jusqu’au château de Courgeoût. Madame Romanet leur ouvre ses portes et improvise des couchages, Mimi dort sous le piano. Ils sont au cœur des mouvements des troupes allemandes et des combats pour la Libération !
Dives est libérée fin Août 1944, il faut tout réorganiser, trouver des bons d’essence... Le 1er octobre, la ville envoie un camion récupérer les enfants qui reviennent tous en bonne santé, habillés en dimanche grâce aux vêtements collectés et même, luxe suprême, avec des chaussettes et de vraies chaussures.
Seule ombre au tableau, une petite réfugiée accueillie chez madame Romanet, la propriétaire du château, s’est tuée en descendant sur la rampe de l’escalier.