Depuis l’an 1001 et la légende de la pêche d’un Christ miraculeux, Dives est marquée par la forte présence de l’Eglise catholique. Les prêtres participent à tous les grands événements de la vie. La religion est présente à l’école libre, pour les soins aux malades mais aussi dans les loisirs et le sport. Les communautés étrangères ne sont pas oubliées, l’usine leur a attribué des locaux pour se réunir.
Les sœurs de la Providence ont ouvert des écoles et l’Ouvroir, où les jeunes filles se formaient à la couture. Elles ont joué un rôle important auprès des petites filles : le patronage et les promenades qu’elles organisaient étaient souvent les seules sorties en dehors de la famille.
« A quinze ans, j’ai travaillé six mois à l’Ouvroir, je ne voulais pas y aller mais ma mère m’y avait mise d’office. J’ai fait des jours, des fils d’or sur une châsse de curé, des taies d’oreiller pour des trousseaux. Je me souviens de celui que j’ai fait pour la fille du boulanger ! ».
Yvette Lagelée
Situé rue de l’Hôtel de Ville, il abritait un Cercle d’études catholiques « l’Espérance de Dives ». Des années 1900 à la Seconde Guerre, les jeunes gens participaient à des Concours de gymnastique et de musique dans toute la Basse Normandie.
« On m’a surnommé Tam-Tam parce qu’avant la guerre je jouais du tambour au Cercle Jeanne d’Arc ».
Florent Marcienne
Après guerre, le cercle a animé le patronage pour les garçons avec des activités de loisirs et des sorties de plein air pendant les vacances.
« On allait au catéchisme en courant, après l’école mais on arrivait toujours en retard, alors on avait le droit à la station, à genoux derrière le pilier dans le fond de l’église, il faisait froid. Le père Trolong n’était pas facile ! ».
Hélène Denou
Plus de cent enfants défilaient le jour de la communion :
« On respectait la tradition : des prières proposées d’avance figuraient dans un petit livret. Cela se jouait parfois au mérite, le premier avait l’Acte aux parents et il y avait également l’Acte à la Croix et l’Acte à la Vierge, une prière que l’enfant récitait sans micro, on n’entendait rien ! ».
Abbé Désiré Lepoil
Les Offices des Polonais étaient célébrés dans l’église par un prêtre de Potigny. Le catéchisme était enseigné à l’école polonaise, et lors des communions, les enfants défilaient en tenues traditionnelles plus colorées.
Avant guerre, un baraquement avait été attribué par l’usine aux Russes pour en faire une chapelle orthodoxe. Un pope de Colombelles venait y célébrer les Pâques.
« On jouait dans le local des Marocains mais quand ils faisaient leurs prières, on ne les embêtait jamais. Quand ils fêtaient Aïd el-Kébir ils nous invitaient et nous donnaient des dattes et du mouton ».
Robert Ledorze