À partir de 13 ou 14 ans, la plupart des jeunes Divais travaillent pendant les vacances. Dives est entouré de stations touristiques et les petits boulots ne manquent pas. Les filles font le ménage, s’occupent de jeunes enfants et suivent parfois les familles en région parisienne. Les garçons travaillent le plus souvent pour des fermiers ou s’occupent des livraisons.
« Il y avait eu la guerre, on n’avait pas de sous, on n’avait rien. On m’a envoyé travailler chez madame Panel à Grangues. J’avais 13 ans, c’était une petite ferme, il y avait deux vaches, je bricolais, je faisais l’entretien, les chardons, les bouses de vache à étaler, le jardin, le bois ». Bernard Guicheux
« Ma mère m’avait fait avoir une place dans une ferme par l’intermédiaire d’une dame qui vendait des œufs au marché de Dives. Je faisais le larbin, je devais m’occuper de la
mangeaille pour les lapins et pour les canards, on préparait une bouillie avec des épis qu’on égrenait ». Pierre Lanois
« Vers 13 ans, j’ai fait ma saison au Golf de Sarlabot comme « caddy », je portais le sac des joueurs. Il était grand et traînait presque par terre. J’aimais bien cela, à la fin de leur partie, ils nous laissaient jouer. J’étais bien payée, je me rappelle qu’en l’espace d’une saison je gagnais plus que mon père. Mes parents laissaient aux enfants l’argent qu’ils gagnaient, ma sœur était économe et moi je dépensais tout au fur à mesure, j’aimais acheter des vêtements ». Sophie Wursteisen
« J’ai travaillé au Garden Tennis de Cabourg, ils recevaient des ténors du tennis à cette époque-là ... La femme qui gardait l’entrée nous commandait et elle nous roulait sur les pourboires ». Pierre Lanois
« La fille de la factrice madame Hue m’avait mise en relation avec des Parisiens ayant une villa à Houlgate. Ils cherchaient une bonne pour s’occuper des enfants chez eux en région parisienne. Je me suis retrouvée à Thiais où je suis restée jusqu’à mon mariage ».
Henriette Charpentier
«Sisca Bronca, travaillait dans une propriété à Cabourg et elle m’a présentée aux propriétaires qui cherchaient quelqu’un pour garder une petite fille Marie. Je l’emmenais à la plage devant le casino pour que la patronne puisse nous voir quand elle se promenait. La fillette m’a appelée Marinette pour que je ne m’appelle pas comme elle. J’ai gardé ce nom toute ma vie. J’ai passé une dizaine d’années à Paris puis à Neuilly ».
Marinette Voiturier
« Très vite j’ai commencé à travailler le jeudi, le dimanche chez monsieur Dames à Cabourg. Il venait chercher des gamins avec sa fourgonnette dans les Cités blanches et emmenait bien une dizaine d’enfants pour travailler dans ses plantations. Il fallait sarcler dans les rangs de fleurs, le travail était payé 50 centimes l’heure ».
Saïd Amara
« Une camionnette passait régulièrement rue des Escalettes et emmenait une dizaine d’enfants pour ramasser les pommes à Saint-Jouin, on y restait la journée, le midi on cassait la croûte avec un bout de cochon. On repartait avec un sac de pommes et quelques pièces ». Pierrot Bastard