la maison ouvrière

Au fur et à mesure de son extension, l’usine s’approprie de nouveaux espaces. Un secteur à proximité de l’usine comprend les premières cités construites dès 1891. Les noms de Saints y sont à l’honneur. Plus proche du centre ville, un deuxième espace réunit les cadres dans de véritables demeures, les rues portent le nom de membres du Conseil d’Administration. La troisième zone entourée de prairies aux confins de Dives est destinée à accueillir de nouveaux ouvriers. Le canal de dessèchement isole toutes ces constructions du centre de la ville.


La construction des cités

Ledorze_Cl_2_608 usine de Dives-sur-Mer, plan groupe de cités, 07-11-1938
Plan groupe de cités - Coll Ledorze

L’espace le plus proche de l’usine est vite saturé. Au bout de chaque rue, sur le chemin qui mène à l’usine, deux maisons plus importantes sont attribuées à des contremaitres permettant une surveillance des ouvriers. Les cités blanches construites entre 1913 et 1916 sont celles qui apportent le plus de confort à leurs habitants : isolement des issues, respect de l’intimité, espacement extérieur. En moins de 3 ans le nombre de logements a été multiplié par 2,5 ! Les cités rouges construites en 1924 et 1925 sont plus serrées et apparaissent comme un compromis entre le luxe des cités de 1913 et un plus faible coût.


La maison ouvrière

« Il y avait juste le minimum de meubles, des lits avec des toiles remplies de paille nous servaient de matelas, une table et deux bancs. Il n’y avait qu’un plat dans lequel nous avons longtemps mangé tous ensemble. La maison avait une pièce, une cuisine et deux chambres à l’étage, les WC étaient des toilettes à la turque sans eau, il fallait prendre un seau qu’on allait remplir à la pompe. La cuisinière au coke et bois alimentait un chauffe-eau avec un robinet d’eau et la bouilloire était en permanence dessus ». Marinette Voiturier

 

« Chaque cité blanche était constituée de quatre logements indépendants avec un jardin où il y avait les lapins, les poules et une buanderie. On stockait le charbon dans la cave. Dans les toilettes, on entendait les voisins ». André Declée

© Patrick Wallet
Maria Wallet - Photo Patrick Wallet

Des familles nombreuses

Rue Des Escalettes
Rue Des Escalettes

« Nous avons habité successivement rue Saint-Jacques puis quand le nombre d’enfants a augmenté, rue de Bretagne et enfin rue des Buttes dans les cités blanches. Il y avait un nombre incalculable d’enfants dans cette rue car les maisons étaient plus grandes et des familles nombreuses y logeaient avec parfois 10, 15, 20 et même 22 enfants ! ». Raymond Redouani

 

« Nous étions trois gars avec deux lits. Les filles n’avaient qu’un lit et elles dormaient tête-bêche ». Maurice Isabelle


Les jardins

La plupart des maisons possédaient un jardin que les locataires entretenaient avec beaucoup de soin. Ils récoltaient des pommes de terre, poireaux, carottes, haricots, petits pois, salades, ... C’était une aide précieuse, mais attention aux ballons de foot qui cassaient les plants ! Beaucoup possédaient un ou deux jardins supplémentaires dans la « Plaine » ou à la « Sablière ».

 

« Ma mère élevait des oies, des lapins, des dindes, des poules, on allait à l’herbe et dans les jardins on avait des déchets pour les poules. Après la guerre, les gens avaient le droit d’élever un cochon. Il était dans la cave ».

Danièle Domin

Au jardin - Coll G. Mabon
Au jardin - Coll G. Mabon




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1944 -  La Bataille de la Dives

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