Le 3 septembre 1939, la France entre dans la guerre. « J’ai un souvenir précis de la déclaration de la guerre : les sirènes se sont mises à retentir et j’ai ressenti la panique de ma mère. Son père avait fait la guerre de 1914, elle avait perdu sa mère en 1936, mon père en 1937, elle avait de mauvais souvenirs ».
Paulette Grassi
Après la crise des années 30, les menaces de guerre et le réarmement ont permis à l’usine d’accroître sa production qui culmine à 19 000 tonnes en 1938. L’usine emploie près de 3000 ouvriers en 1940.
En septembre 39, l’hôtel du Cheval Blanc, la salle Gaugé et différents locaux sont réquisitionnés par l’Armée pour accueillir des ouvriers affectés à l’usine. L’armistice de juin 1940 arrête brusquement l’activité qui ne reprend qu’en 1945 sous la raison sociale « Cégédur ».
Les premières consignes touchent rapidement la population : les lumières doivent être cachées à la tombée de la nuit, les pigeons voyageurs sont interdits, la presse rapporte les précautions à prendre en cas d’alerte. L’emploi de personnes étrangères est interdit.
Les hommes non mobilisables et susceptibles de travailler à l’usine ou d’encadrer les formations professionnelles doivent s’inscrire en mairie. Le rationnement d’essence s’installe. Un comité des œuvres pour les mobilisés est créé sous la direction du maire, de la direction de l’usine, d’enseignants et de notables de Dives.
Les hommes de 20 à 50 ans sont mobilisés :
« Engagé sur la frontière belge, en mai 1940, le régiment s’est replié vers Dunkerque. Des bombardements ont fait plusieurs tués qui sont inhumés dans une tranchée. Le 1er juin, il s’embarque pour l’Angleterre et accoste à Plymouth, le 2 juin le Generalretzinger ramène les Français à Brest ». Jacques Levain
On compte plusieurs militaires tués en 1940, d’autres sont arrêtés et ne reviennent qu’après la guerre :
« Mon frère aîné, André, avait été arrêté par les Allemands en 39. Prisonnier à Kaiserslautern, il est rentré en 1945 ». Robert Richard
En juin 1940, les Divais voient le ciel rougi par l’incendie des cuves de pétrole au Havre avant l’arrivée des Allemands. Quelques jours plus tard, les troupes françaises font sauter une arche du pont qui relie Dives à Cabourg :
« J’ai gardé un traumatisme de 1940 : « Je jouais dans un chemin derrière l’ancien hôpital quand le pont a sauté ». Yves Graffey
« Nous sommes partis en exode au Palais, une petite usine de Cégédur près de Limoges. Des employés de l’usine s’étaient repliés là-bas, ils avaient emporté les archives dans les voitures. Nous avons été bombardés sur la route et, là-bas aussi, on s’en est bien sortis. Au bout de 2 mois, il a fallu rentrer. Et l’école a repris ... ».
Huguette Vernochet