A partir de 1935, la formation professionnelle s’organise. Le plus souvent, les garçons participent à des classes de bois et fer à l’école puis se spécialisent au centre d’apprentissage avant de rentrer à l’usine. Le parcours est moins systématique pour les filles, elles sont souvent dirigées vers un premier emploi sans aucune formation mais dès 1942 elles ont aussi possibilité de se former au centre d’apprentissage filles.
Les premiers cours s’installent dans l’école Colleville dès la rentrée de 1935 pour les apprentis et ouvriers. Les cours sont rendus obligatoires pour les jeunes de 14 à 18 ans en février 1936.
« Monsieur Cauvin pour la classe bois, enseignait dans un atelier situé à l’école maternelle et Monsieur Tribout pour la classe fer dans le préau de l’école des garçons. Des ouvriers spécialisés de l’usine venaient transmettre leur savoir aux élèves. Ces formations amenaient les élèves jusqu’au CAP et BEP. De plus ces ateliers recevaient les élèves de la 3ème année générale. Ces cours étaient dispensés le jeudi matin en rotation, chaque élève recevait une formation fer et bois ». Gérard Pontais
En octobre 1941, un centre de Jeunesse est créé rue Sainte-Suzanne avec la participation de formateurs venant de l'usine.
Le centre d'apprentissage prend sa place en 1945 avec l’aide de Cégédur. Un internat accueille des garçons en provenance de toute la région. Différentes sections industrielles sont ouvertes : mécanique générale et automobile, menuiserie, forge-serrurerie, usinage, dessin industriel...
Certains ouvriers s’inscrivent aux cours du soir, d’autres sont apprentis chez un employeur et suivent une formation en alternance. Les enseignants sont souvent des cadres détachés de l’usine. Le CET est resté dans ces locaux devenus vétustes mais équipés d’outillage moderne jusqu’en 1973.
"Je suis allé au Centre d’Apprentissage rue Sainte-Suzanne, j’y ai fait un an de menuiserie avec monsieur Dubosc mais j’aurais préféré faire de la mécanique." Saïd Amara
Le centre d’apprentissage filles « Reine Mathilde » est créé en 1942 rue du Port dans la villa « Mon Abri ». Des cours d’enseignements ménagers, repassage ou cuisine y sont dispensés, mais aussi de secrétariat, comptabilité ou commerce. Vers 1946, les sections déménagent dans des classes mobiles sur un terrain situé avenue des Résistants.
Le centre doté d’un internat est agrandi régulièrement. En 1968, il ouvre une section de mécanographie. Il accueille alors les filles et quelques garçons.
« Je suis allée au Centre d’apprentissage, dans la villa « Mon abri » où j’ai appris la couture et la cuisine, à laver au baquet et à repasser. Je restais une heure plus tard après les cours avec Hélène qui apprenait la dactylo, j’ai appris avec elle ».
Marinette Voiturier
« Au CET dans le cottage, j’avais le choix entre la couture, la cuisine et le repassage, comme je n’aimais ni la cuisine ni la couture, j’ai choisi le repassage ».
Danièle Kamuda
En 1960, les deux centres d’apprentissage garçons et filles changent de dénomination et deviennent CET.
En 1973, tous les élèves de la filière technique sont réunis dans un nouvel établissement : le CET mixte prévu pour 650 élèves avec un internat qui deviendra le Lycée professionnel Jean Jooris.
« J’étais maîtresse lingère au CET mixte, il y avait 2 dortoirs pour les filles et 2 autres pour les garçons, les draps leur étaient fournis, cela représentait beaucoup de linge à laver ! ».
« Il y avait une plaque en mémoire de Jacques Bimont, directeur du Centre d'apprentissage garçons, qui a été fusillé par les Allemands en 1944». Marcelle Henri